Secteur privé ivoirien : La SFI identifie 3 secteurs à fort potentiel de croissance
Un rapport intitulé "Créer des marchés en Côte d'Ivoire" publié en octobre 2020 par la Société financière internationale (SFI), s'est appesanti sur l'état des lieux du secteur privé en Côte d'Ivoire et ses possibilités de contribuer plus substantiellement aux objectifs de développement du pays.
A cet égard, la filiale du groupe de la Banque mondiale dédiée au financement du secteur privé, a élaboré un Diagnostic du Secteur Privé (DSP) dans le pays qui vise à identifier (a) les possibilités d'accroître les investissements du secteur privé au cours des cinq prochaines années dans les secteurs pouvant avoir un impact significatif sur le développement; (b) les obstaclesetles risques transversaux et sectoriels à la réalisation de cette croissance; et(c) les mesures nécessaires pour éliminer ces contraintes et concrétiserces possibilités.
Pour identifier notamment les secteurs à fort potentielde croissance, porteurs de diversification et de création de valeur, le DSP a utilisé 5 critères, dont l'avantage comparatif révélé (ACR), l'évolution de la demande mondiale, l'élasticité de l'emploi dans le(s) dit(s) secteur(s), les perspectives de valeur ajoutée au niveau national, et l'expérience et l'intérêt du secteur privé.
Les secteurs à fort potentiel de croissance
Plus particulièrement, le rapport précise que les secteurs prioritaires pour la diversification économique et la création de valeur ajoutée au niveau national pourraient être la noix de cajou, le coton, l'horticulture ,le caoutchouc et l'huile de palme.
Par ailleurs, la réduction des barrières tarifaires et non-tarifaires introduite dans le cadre du nouvel Accord de libre-échange continental africain offre de nouvelles opportunités de croissance pour les industries manufacturières du caoutchouc, des cosmétiques et des matières plastiques.
En effet, une fois mise en œuvre, la nouvelle zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) fournirait également à la Côte d'Ivoire un meilleur accès aux grands marchés de consommation existants en Afrique du Sud, en Éthiopie, au Kenya et en Angola.
Toutefois, pour tirer pleinement parti de la libéralisation des échanges, la Côte d'Ivoire devra d'abord relever les cinq défis transversaux identifiés. Ils'agit en l'occurrence d'une meilleure amélioration du climat des affaires, du déficit d'accès au financement, du déficit en matière de transports et de logistique, du déficit deconnectivité numérique et ainsi que du déficit de compétences professionnelles.
Contraintes transversales au développement du secteur privé ivoirien
De fait, l'économie ivoirienne est caractérisée par un important secteur informel et un nombre relativement élevé de grandes entreprises.
S'agissant de l'accès au financement, le crédit bancaire reste fortement concentré et hors d'atteinte pour de nombreuses PME ivoiriennes, notamment agricoles, bien que la Côte d'Ivoire possède l'un des secteurs financiers les plus développés del'Afrique del'Ouest. Pour preuve, le déficit de financement des PME ivoiriennes a été estimé à 2,4milliards de dollarsen 2017 et le crédit est souvent assorti de taux d'intérêt supérieurs au taux moyen de retour sur investissement et nécessite des garanties importantes souvent prohibitives pour la plupart des agriculteurs et des PME.
Concernant le déficit de compétences professionnelles,le rapport note que le système éducati fivoirien n'est pas suffisamment équipé pour offrir aux jeunes les compétences spécifiques nécessaires pour être plus productifs sur le marché du travail, y compris en tant que travailleurs indépendants.
Dr Ange Ponou
Source :https://www.sikafinance.com/marches/secteur-prive-ivoirien-la-sfi-identifie-3-secteurs-a-fort-potentiel-de-croissance_25039